|
Reportage de Mathieu Roy-Comeau
Acadie Nouvelle du 9 janvier 2012 ROGERSVILLE – Un incendie a réduit en cendres le centre névralgique du village de Rogersville.
Ilne reste plus que des décombres, ce matin, au 28 rue de l’École, à Rogersville. L’édifice qui dimanche encore abritait la mairie du village, la caserne des pompiers et les bureaux de la GRC a été la proie des flammes lundi, à l’aurore. Malgré la vigilance d’un lève-tôt qui passait par là vers 5 h 20, l’incendie était déjà très avancé lorsque les pompiers volontaires sont arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard. Avec leur équipement et leurs camions déjà prisonniers des flammes, les combattants du feu y sont tout de même allés d’une bonne dose d’intrépidité pour tenter de sauver l’édifice municipal construit en 1974. «Quand nous sommes arrivés, nous ne pouvions déjà plus entrer, tout brûlait déjà et le feu tombait sur les premiers camions», a relaté le chef des pompiers, Marc Pitre. «Nous avons tout de même pu sortir le dernier camion du côté est, mais il nous a fallu le passer au travers des portes parce qu’elles ne levaient plus. Je ne voulais pas que personne ne prenne le temps d’essayer d’ouvrir les grandes portes à la main», a-t-il dit. En plus du camion d’incendie, les pompiers ont pu sortir un véhicule qui contenait une partie de leur équipement, notamment les pinces de désincarcération. «Je suis fier de mes hommes et je suis fier que nous n’ayons pas continué à sortir de l’équipement parce que si nous y avions été une autre fois, ça aurait vraiment été risqué», a admis le chef pompier. «Après cela les plafonds ont commencé à tomber», raconte M. Pitre. «Il ne fallait absolument pas perdre quelqu’un dans ce feu. Je ne voulais pas être obligé d’aller à des funérailles», a-t-il insisté. L’équipement qu’ont pu récupérer les pompiers n’était tout de même pas suffisant pour réussir à éteindre le brasier. L’arrivée de leurs collègues de Miramichi une vingtaine de minutes plus tard n’a pas non plus permis de changer l’issue de cette mésaventure. Il n’y avait personne dans l’édifice municipal lorsque l’incendie a éclaté. Il n’y a pas eu non plus de blessés lors de l’intervention des pompiers. La brigade a quand même perdu trois de ses cinq véhicules d’urgence, dont son plus récent camion d’incendie acheté à l’état neuf au coût de 280 000 $. Près de 80 % de l’équipement des pompiers a en effet été détruit dans l’incendie. Le chef Marc Pitre et son équipe ne se retrouvent tout de même pas à la rue. Une entente avait déjà été conclue lors du passage de l’Acadie Nouvelle hier avant-midi pour entreposer les deux camions restants dans un ancien garage commercial. Quant à la construction d’un nouvel édifice pour abriter les bureaux de la municipalité, des policiers et des pompiers, il était trop tôt quelques heures après l’incendie pour envisager quoi que ce soit. «Il faut être réalistes, nous n’au-rons pas une nouvelle caserne au mois de mai. Ça va prendre du temps, il y a beaucoup de possibilités. Tout va se décider durant l’hiver. Nous allons nous calmer et mettre nos camions à l’abri et voir l’équipement qui nous manque. De là, nous allons avancer un pas à la fois», a affirmé M. Pitre. La Ville de Miramichi a offert de prêter de l’équipement aux pompiers de Rogersville pour qu’ils soient tout de même en mesure d’assurer la sécurité de leurs concitoyens. Le département de la GRC de Rogersville et le bureau du prévôt des incendies enquêtent toujours pour connaître l’élément déclencheur du brasier. L’incendie a causé la fermeture des écoles Assomption et W.-F.- Boisvert de Rogersville, situées sur la même rue. |
Raconte-moi Rogersville...